Les bobos
Je me suis toujours demandé ce que voulait dire le terme « bobo ».
Une courte recherche m’apprend qu’il s’agirait de la contraction de bourgeois-bohême et répondrait à la définition d’une personne qui a des revenus, sans qu’ils soient faramineux, plutôt diplômée (quoique), qui profite des opportunités culturelles et vote à gauche ». Ainsi, économiquement à droite et idéologiquement à gauche, les « bobos » se prétendent du peuple sans en avoir la mentalité.
À partir de cette définition disons générale, différents attributs pourraient s’y adjoindre : urbain, écologiste, idéaliste, arrogant, etc. C’est de David Brooks, aux Etats-Unis, que nous devons le terme de bobo évoqué dans son livre « Bobos in Paradise » dans lequel il évoquait l'évolution et la transformation des yuppies des années 1980 et l’émergence d’une nouvelle classe supérieure, croisement entre l’idéalisme libéral et l’individualisme, autrement dit « la gauche caviar ».
En France, la dessinatrice Claire Bretécher tournait en dérision ces ex-soixante-huitards dans « les Frustrés » leur conférant une dimension plutôt péjorative comme le chantait Renaud en se moquant de ces personnes aisées, parisianistes et bien-pensantes. Ainsi, selon l’écrivain François d’Epenoux, ces nouveaux gardiens de la pensée unique fricoteraient dans des métiers prônant leurs idées avec autant de légèreté qu’ils n’en subiront jamais les conséquences, planqués dans leurs donjons bardés de digicodes avec comme mutation des « bobos gentrifieurs » habitant loin des quartiers populaires, dans des havres de boboïtude, peuplés de spécimens de leur espèce et s’égayant dans de jolies rues, pleines de concept-stores et de vélos hollandais, dixit Laure Watrin et Thomas Legrand, auteurs de la « République bobo ».
Peut-être en connaissons-nous tous quelques-uns !