Les quatre saisons
Oh, le monde ... regarde moi, me voici arrivé
En avance, oui mais ce sera ma seule précocité
Dans cette boîte en verre de la maternité
D'où je te guette et t'observe avec curiosité
Ah ces années d'insouciance ... passons la puberté
Je vais tranquillement mais aspire à la majorité
Me frotter enfin à toutes tes difficultés
Qui feront de moi un homme avec toute sa complexité
Me voici à l'âge rêvé, celui de toutes les possibilités
Je regarde devant avec l'insouciance et l'agressivité
Que me donne ma jeunesse, sentiment d'invincibilité
Avec lequel j'affronte et provoque avec impétuosité
Mais où es-tu, monde idéal sans aspérité
Mes circonvolutions ne verront que pauvreté
Peuples de la terre, frères de couleur, meurtris et affamés
Alors c'est donc vrai, le bonheur n'est que pour une minorité
Allo, la terre, je me pose en quête d'autres spiritualités
Que d'absurdités, de monstruosités qui te laisse mutilé
Le monde n'est que brutalité, vulgarité et vanité
Mes rêves d'avant, d'avant maturité se sont effrités
Petite fourmi travailleuse, j'avance avec fatalité
Dans cette société où compétitivité côtoie productivité
Ces années de labeur me poussent vers le statut de retraité
Souvent synonyme, pour beaucoup, d'infertilités
En route donc vers l'infini, vers cette éternité
D'où l'on revient jamais, est-ce donc cela l'immortalité ?
Qu'ai je donc vécu, me suis-je illustré pour la postérité
Cette vie tant rêvée est passée aussi vite qu'un été
De cette boîte en verre de la maternité
Où vous me regardiez avec fierté
A cette caisse en bois sur le sol de l'église, posée
Où vous vous interrogez avec fatalité
Ainsi voici toute mon existence ainsi résumée
Vite passée, comme les quatre saisons d'une année